Conclusion
Veni, Vidi, Mapi
C'est en allant beaucoup à l'aventure sans cartes autour de Paris que j'ai appris à connaître les endroits intéressants pour les cyclistes. Une approche qui prend du temps. Pour préparer un trajet avec une carte sur Internet, par exemple pour rejoindre les trajets que je vous propose, la démarche que je vous propose est la suivante.
Tout d'abord, méfiez-vous des calculateurs de trajets pour le vélo, le sujet est trop complexe pour le traiter ici, mais mon expérience montre que même les plus réputés sont capables de sortir des chemins curieux. De même, consultez les topoguides imprimés si vous voulez suivre des longs itinéraires cyclables passant dans Paris tels la VéloScénie, Paris-Londres 2012, ou Namur-Tours.
En effet, en Ile-de-France, du fait de l'absence totale d'aménagements sur certaines longues sections, certains passages sont en fait temporaires, voire carrément déconseillés aux débutants par ces guides (le site de la Véloscénie conseille ainsi de prendre le train pour Epernon). Les ressources en ligne elles font rarement la différence entre ces propositions virtuelles d'itinéraires et les aménagements réels.
Ensuite :
Dans Paris et tout près de Paris, vous pouvez utiliser la carte de cyclabilité de GeoVelo.
En milieu urbain hors des communes limitrophes de Paris, utilisez OpenStreetMap en cherchant les traits bleus pleins ou pointillés. S'il y a peu de données cyclables, et même si les routes et les bâtiments semblent très détaillés, vous êtes peut-être dans un lieu où très peu de contributeurs font de réels relevés de terrain. Vous pouvez utiliser alors Street View pour explorer tant bien que mal les trajets que vous prévoyez de prendre. Certains sites permettent d'utiliser un fond OpenStreetMap pour y positionner le petit bonhomme Street View, évitant ainsi de jongler entre les cartes (comme les cartes interactives que je propose dans les pages "données" des trajets, grâce à GPSVisualiser).
En forêt, OpenStreetMap souffre du flou sur la cartographie cyclable des sentiers, chemins et voies forestières. Et comme Street View y passe rarement, je ne peux que vous proposer de passer par l'outil JOSM qui pourra vous donner des infos sur la nature des chemins entrés dans OpenStreetMap. Il faut regarder le champ "grade", plus il est elevé, et plus le chemin était dégradé quand le contributeur est passé.
Enfin, si vous devez passer par un lieu sans données OpenStreetMap de terrain ni de données StreetView, utilisez la visualisation Geoportail au zoom maximal, qui n'est pas ergonomique mais qui est riche d'informations.
Tout ceci en gardant à l'esprit qu'une piste cyclable présente sur toutes les cartes peut cacher cette situation :
Bon, et alors, notre croisement entre la voie forestière et la D33, que donne-t-il en vrai ? Eh bien, le chemin forestier pour accéder à la piste cyclable est complètement défoncé avec des flaques de boues une très grande partie de l'année.
Le petit bout de piste cyclable se termine même par trois potelets serrés pour éviter que les cyclistes aillent faire un soleil en arrivant à vingt à l'heure dans une tranchée perpendiculaire. C'est une des joies des frontières entre communes. Moralité, les cyclistes empruntent la voie réservée aux bus malgré l'interdiction, comme le groupe qui me précède à cet endroit dans la vidéo.
Et ce, même dans l'autre sens, qui fait remonter contre le sens de la circulation des bus. Mais il ne faut pas le dire trop fort. Ni le cartographier.
Note : en 2015, le problème est réglé. On peut enfin accéder au cheminement sûr sans passer par un bourbier. Le chemin forestier a été stabilisé.
La réalité a rejoint la carte, et non l'inverse !