Henri Sellier, figure de l'urbanisme
et son boulevard complètement à l'Ouest
L'exemple du périphérique comme endroit sans accident cycliste était un paradoxe évident.
En voici, un autre, plus pertinent, pour montrer que toute carte d'accidentologie est à manier avec précaution : les cyclistes ont tendance à éviter les endroits difficiles, même quand ils ont le droit d'y aller.
Quand on veut sortir de Paris par l'Ouest, un coup d'oeil sur une carte montre que le Boulevard Henri Sellier de Suresnes est la voie qui permet d'aborder le relief de la façon la plus douce. La carte montre qu'il n'y a eu aucun accident grave de cycliste en 2012. Est-ce pourtant un bon plan ? De réputation, non. Et en regardant tous les accidents en les re-geolocalisant sur cette voie :
Aucun cycliste certes, mais une accidentologie surtout à base de deux-roues et de piétons (avec même un décès hélas). Le boulevard commence comme une large artère, avec une contre-allée à droite, puis se prolonge en une deux fois deux voies en montée, pour enfin finir avec une des deux voies filant dans un tunnel pour franchir rapidement le carrefour en haut. Le tout avec une fréquentation automobile souvent proche de la saturation.
Bref, un cocktail idéal pour observer une conduite nerveuse des automobilistes. L'absence de piste cyclable oblige à cotoyer la circulation automobile de près, et il est difficile de le conseiller.
Et c'est pourquoi, bien que n'apparaissant pas forcément dans les statistiques d'accidentologie cycliste (en 2012 en tout cas), des cyclistes l'évitent et préfèrent passer par la passerelle de l'Avre, pourtant interdite.