Les vélos-pubs

Quelques photos commentées et une galerie à la fin. Il y a même un vrai-faux vélo-pub (vraie pub, faux vélo).

D’après la presse économique, le marché de l’affichage publicitaire urbain s’est effondré, concurrencé par Internet (et les bâches géantes pour les gros budgets qui restent ?). Il est vrai qu’on peut voir maintenant dans Paris des panneaux déroulants qui attendent des annonceurs. L’affichage publicitaire urbain pirate, lui, a explosé : affiches collées aux murs, tags au sols, etc.. Là-dedans, le vélo joue un rôle particulier : il a encore bonne image, et peut même jouer sur le flou de la législation en matière de signalétique extérieure de magasin.

Dans le IVe arrondissement, Sushi Shop par exemple, avait un vélo publicitaire en devanture de magasin. Il ne roulait pas beaucoup.

Récemment, ils sont passé à l’électrique.

Mais ils ne roulent guère plus, les livraisons à vélo se font avec d’autres vélos…

Ces vélos qui signalent la présence et l’ouverture de la boutique restent de la pub facilement acceptée parce que relativement subtile (quand par exemple aucun nom n’est présent sur le vélo), même si le vélo peut objectivement gêner un petit peu les passants. C’est une variante des vélos en vitrine (qui feront l’objet d’un autre article).

D’autres sont moins subtils…

… le magasin de chaîne est éloigné de quelques mètres de la rue passante : le but ici était très utilitaire, même s’il n’a pas duré bien longtemps, le vélo finissant comme épave dans le parking deux-roues local.

Ces vélos-pubs-panneaux-indicateurs sont peut-être une future plaie d’ailleurs…

..parce que certains vélos prennent de la place, et pour un dont on ose espérer qu’il serve vraiment aux livraisons…

on trouve plein de tricycles qui servent de support de publicité, qu’ils aient des passagers..

ou pas…

Ces vélos ne sont pas volés, ne sont pas verbalisés et ne sont pas souvent retirés par la préfecture. Tout bénef’ !

Une célèbre société de livraison a même posé dans Paris nombre de vélos roses pour se faire connaître, qui restèrent longtemps et restent encore pour certains. J’en ai même trouvé un avec un papier des autorités prévenant d’un enlèvement prochain, comme si c’était un vélo avec un propriétaire particulier en ayant possiblement un vrai usage ! Il y a bien un fameux possesseur de vélo tout vert dans le XIXème, mais tout de même, ce vélo pub là n’a même pas de patins de frein.

Une autre société a repris l’idée avec un vélo enfant faisant la promotion d’une application, qui est Rue de Rivoli depuis au moins quatre mois.

Ayant fondé moi-même une société éditant une application (et des livres de coloriage animé pour enfants, en plus), autant dire que j’aurais quand même du mal à aller dans cette voie. Mais le résultat possible pour un investissement minimal laisse songeur.

Eh oui, je vous prends en traître avec une vraie pub. Dans la rue comme ici, vous n’êtes pas à l’abri.

Enfin, il est à noter que les « vrais vélos publicitaires » (vélos aux couleurs d’un sponsor) sont en revanche rarissimes.

Malgré son pneu dégonflé, il semble bien être un vrai vélo qui sert à quelqu’un. J’ai retrouvé trace sur Internet de la distribution de vélos par cette marque de biscuit :

Attention, toutefois, peut-être un jour votre vélo deviendra un vélo pub malgré vous.

Dans la galerie, vous trouverez d’autres images de vélos-pubs. Je terminerai par un exemple qui montre que ces vélos-pubs sont vite rentrés dans les moeurs « respectables » : un vrai-faux vélo-pub, une vraie pub reprenant l’image du vélo parqué à une barrière :