La Coulée Verte du Sud Parisien : les changements

Point sur l’évolution du plus ancien des itinéraires cyclables partant de Paris [Mise à jour Août 2015]

Dans ce billet, je ne parlerai pas de l’influence des travaux du tramway T6 à Châtillon, qui croisaient la Coulée Verte du Sud Parisien au moment où elle passe dans une zone piétonne. Les désagréments furent donc mineurs ces dernières années.

Lorsqu’on emprunte la Coulée Verte à partir de Paris, début Juin 2015, la première évolution est très positive. Juste avant de sortir de Paris, la piste cyclable est en travaux, mais ceux-ci sont gérés de façon impeccable pour les cyclistes qui y passent dans les deux sens : une voie est prise sur la route, et des larges rampes temporaires ont été créées.

Mise à jour Août 2015 : Cette marge entre la rampe et les bordures… était pour y installer des panneaux publicitaires temporaires, une plaie des chantiers parisiens.

Plus loin, lorsqu’on arrive au tunnel de Malakoff, c’est l’inverse : depuis 2013, les lieux semblent en travaux en permanence, et l’un des itinéraires cyclables les plus connus d’Ile-de-France n’est pas pris en compte. Ce tunnel, ou en tout cas la traversée de la départementale, est pourtant un passage obligé. Or il est difficile même pour les piétons.

Voici l’évolution du passage, avec l’aide de Street View pour les images intermédiaires :

– Passage en Juillet 2013, on y voit l’état normal : on traverse à vélo le long du passage piéton, en profitant du feu. On continue sous le pont sur le trottoir cyclable d’en face.

Note : Il existe un chemin sur la gauche entre les rails et la station-service qui permet d’atteindre un deuxième tunnel quelques dizaines de mètres plus loin. En 2013, son statut exclusivement piéton n’était pas évident. Mais il faut de toute façon traverser la départementale pour y accéder.

– Septembre 2013 : début des travaux. Le piéton devait passer par un trou de souris et le cycliste peut-être aussi, rien n’était clair. Le feu de signalisation permettait de gérer le passage tant bien que mal.

– Juillet 2014 : le passage piéton a disparu, le feu avec. Le cycliste passait comme il pouvait : en tournant immédiatement sur le trottoir, pas la place de croiser un piéton. Quant au chemin bis (non fléché, et pour cause) le long de la station service, il était devenu a priori piéton : des portes clôtures en font un parc fermé.

– Août 2014 : la Google Car surprend trois cyclistes confrontés au problème de traverser une voie de départementale fréquentée sans pouvoir compter sur un feu de signalisation.

– Septembre 2014 : la disposition des lieux a changé, pas le casse-tête du passage.

– Et enfin, en Juin 2015, le passage est un peu moins bouché, on peut se faufiler si on ne croise personne, mais le feu n’est toujours pas revenu, c’est toujours à ses risques et périls. Ou alors il faut aller embêter les piétons sur le trottoir à droite puis enchaîner les passages piétons de l’autre côté du tunnel pour revenir sur la Coulée Verte.

Un gros point noir donc, peut-être « bientôt » de retour à la normale ?

Mise à jour Août 2015 : Retour à la normale, enfin !

On arrive plus loin à Châtillon, où des travaux début 2015 ont complètement changé la Coulée Verte sur environ un kilomètre.

Voici le même lieu en 2013,

et en 2015 :

Les piliers bleus et surtout la séparation des deux voies ont disparu au profit d’une voie unique plus large. Idem plus loin sur ce petit virage entre deux croisements.

En 2013, dans la zone modifiée, une haie séparait la voie cyclable lisse de la voie piétonne plus irrégulière,

si bien qu’on y retrouvait les piétons,

a fortiori s’ils avaient des valises à faire rouler.

En 2015, en supprimant la haie, on retrouve alors toute la largeur pour une voie mixte sans séparation.

Sur ce petit kilomètre, les barrières à chaque croisement

ont été remplacées par des barrières un peu moins gênantes.

Ces nouvelles barrières n’ont pas le défaut des précédentes. Celles-ci modéraient beaucoup la vitesse certes, mais en cas de croisement de cyclistes, l’un des deux devait en pratique patienter sur la route.

D’ailleurs, plus loin sur la Coulée Verte, à Sceaux, de telles barrières restent, avec le même problème : au moindre croisement, on est tenté de rester attendre sur la route.

Entre 2013 et 2015, à cet endroit, ce sont les barrières dans mon dos dans la photo juste au dessus, qui ont disparu.

On peut penser à un compromis entre vouloir éviter que les cyclistes attendent sur la route, et vouloir éviter qu’ils arrivent à grande vitesse sur celle-ci : les barrières modérant la vitesse des cyclistes dans le sens de la descente sont donc restées. Le même résultat s’observe à une poignée d’autres endroits dans cette zone.

Remarquez qu’on trouve facilement des piétons sur cette partie cyclable. La séparation d’usage des voies cyclables et piétonnes est à mon avis illusoire, et il est délicat de bâtir un itinéraire cyclable de vois étroites supposant qu’elle serait toujours respectée.

Continuons plus loin. A Châtenay-Malabry, la modification est cette fois esthétique. En 2013 le tunnel était taggé,

et en 2015, c’est une fresque qui remplace les tags.

A noter que de part et d’autre de ce tunnel, des barrières ralentissent un peu le cycliste en 2013 comme en 2015. Mais en 2014, elles avaient été presque entièrement retirées ! Ou vandalisées, puis remplacées par plus robustes ?

Enfin, juste en arrivant à Antony, la dernière modification récente n’est pas la moindre. Le mur anti-bruit de l’autoroute fut terminé,

et un nouveau parc a été ouvert, le Parc des Alisiers, dont une sortie donne directement sur la Coulée Verte. Ce petit parc est très réussi, même si cette sortie est une petite descente assez raide sur laquelle les enfants à vélo ne sont pas très à l’aise.

Derrière ce toboggan, l’autoroute. Le mur anti-bruit remplit son office.

Diaporama des photos de 2015 de l’article :