Un gros point noir vient de disparaître sur le trajet de la Véloscénie en Ile-de-France. Mais il reste de très nombreux pointillés.
Sur le site de la Véloscénie, on conseille (à mon avis, pas assez clairement) aux familles de prendre le train et de démarrer le voyage à vélo à Epernon, à plus de 50 km de Paris. Mais « Epernon – Mont Saint-Michel » étant moins vendeur, on parle partout ailleurs de la Véloscénie comme de « Paris – Mont Saint-Michel »…
Il existe toutefois un trajet officiel temporaire pour rejoindre Epernon à vélo à partir de Paris. Il débute en suivant la Coulée Verte du Sud Parisien. Il passe notamment par la Coulée Verte de l’Yvette et son beau point de vue à partir du Viaduc des Fauvettes. Mais jusqu’en 2015, il était très contestable en particulier vers Limours, faisant passer par une départementale chargée en camions.
Depuis 2015, ce gros point noir a heureusement disparu, grâce à la prolongation d’une voie verte de 5km de long sans aucun croisement avec la route. La Véloscénie jusqu’à cet endroit reste toutefois un trajet dont la cyclabilité est en pointillé.
Commençons par le positif : cette nouvelle voie verte terminée cette année.
On y accède par un chemin protégé en légère pente. Je vous expliquerai seulement plus bas comment on accède à cet accès, pour ne pas gâcher le plaisir tout de suite. En voici une photo de 2014 puis de 2015.
En haut de cet accès, un panneau décrit la voie. En 2014, un autocolllant « Travaux en cours » barrait la fin de voie inachevée.
Autocollant retiré donc en 2015.
Cette dernière image est dans la galerie en bas de l’article pour la lire plus en détail.
Cette voie commence par 3.5 km de ligne droite, le long du rail de l’aérotrain.
Comme le montre la deuxième photo, le revêtement est quelquefois bosselé, le long des supports d’un rail parallèle disparu.
Il sera un peu pénible d’aller vite sur de telles sections. En 1969, un aérotrain y fila à 422 km/h !
A la fin de la ligne droite, avant un passage en courbe, on franchit le rail dans une interruption de celui-ci, et on arrive au pont de la départementale.
En 2014, il fallait sortir ici. Et pour continuer sur la Véloscénie, il fallait affronter ceci (image Street View). Un bouquet d’hommage à une victime d’un accident de la route accueillait même le cycliste quittant la voie verte.
Continuer sur la future voie verte était alors impossible.
A moins de pédaler sur le rail lui-même un jour où les travaux étaient en pause. La vidéo d’un tel passage en 2013 est anecdotique mais elle montre l’ampleur des travaux de terrassement même pour une voie verte réservée aux circulations douces.
On trouve d’ailleurs sur le Net des images plus anciennes montrant la végétation ayant envahie tout l’endroit depuis la fin de l’utilisation de l’installation.
Et donc, maintenant, place nette pour les piétons, les cyclistes et les cavaliers (une des deux photos ci dessous est a priori du même endroit que la photo au dessus neuf ans plus tôt). On peut continuer dans la courbe sans avoir à sortir sur la départementale.
Malgré l’impression que donne la vidéo et les photos, le déboisage a finalement été assez léger, on est loin de la gestion d’un talus par des sous-traitants expéditifs de la SNCF.
Limours est très encaissé : la voie verte horizontale qui passe sous les routes, passe alors sur un viaduc très en hauteur.
Le talus pour descendre du viaduc, impraticable en 2014…
a également été aménagé pour continuer la voie verte.
C’est à cet endroit que j’ai arrêté mon trajet. On peut lire une exploration de quelques kilomètres de plus par un cycliste en vélo couché sur son site.
Bref, une voie verte très agréable (pour des pneus pas trop fins).
Abordons maintenant le négatif : le trajet de la Véloscénie pour y accéder.
L’accès immédiat à la Voie Verte de Limours est déjà un problème. On a le choix entre deux accès :
En rouge, le trajet officiel temporaire de la Véloscénie (à la date d’écriture de cet article en tout cas). Qui revient donc à deux entrées/sorties d’un rond point. En passant outre un talus à la fin de la piste cyclable !
En bleu et vert, celui que j’ai pris spontanément à chaque fois, après avoir vu l’alternative. Ce deuxième trajet est complètement à l’écart des voitures sauf pour la traversée finale.
La partie verte symbolise son gros défaut : une section sans aucun aménagement, et le chemin de terre sera facilement boueux voire inondé sur une petite section après la pluie.
Ces deux passages sont typiques des pointillés de la Véloscénie en IDF : des vraies belles sections, et des problèmes aux jonctions.
Comme vraie belle section, on trouve par exemple des pistes goudronnées :
Et comme problème de jonction, l’arrivée sur cette piste :
En vert, le passage que je prenais spontanément, et qui était d’ailleurs conseillé sur le site de la Véloscénie jusqu’à l’année dernière au moins. Le tracé est approximatif, il faut un moment faire un petit crochet au niveau du terrain de football.
Depuis, ils conseillent le passage par la route, représenté en rouge.
La raison ? Une absence de revêtement, un sentier très facilement boueux, et très bosselé et étroit de toute façon. Gros pneus conseillés.
A cet endroit, le problème ne concerne qu’une petite partie. Mais plus en amont, on le retrouve avec plus d’ampleur : la Coulée Verte de l’Yvette, qu’on emprunte en entier sur le trajet de la Véloscénie, est une agréable balade en forêt pour les promeneurs, mais les cyclistes, même avec de gros pneus, seront secoués au début.
Le début de cette coulée verte vaut bien deux photos :
En plein virage dans une pente étroite, avec seulement le trottoir pour le cycliste qui veut être un peu en sécurité, rien ne signale le début cette voie verte.
Ce n’est pas une erreur de tracé, le trajet est bien en ligne droite dans la forêt à partir de ce milieu de virage en forte pente.
Plus loin on passe par un tunnel non éclairé au sol très bosselé. Si je ne me trompe pas, tous les trajets de la Véloscénie disponibles sur Internet contournent le tunnel, mais imaginez le dénivelé ! Il s’agit sûrement d’une erreur recopiée de site en site.
Cette voie verte mérite toutefois le parcours malgré quelques secousses pour le cycliste, car la vue du viaduc des Fauvettes est très belle :
Et enfin, comment rejoindre cette coulée verte de l’Yvette ?
Le trajet sur le site de la Véloscénie en amont de cette voie a changé cette année, mais il reste une constante : le passage très urbain dans Orsay.
Dans le sens du retour vers Paris, pas de souci majeur, une bande est présente très souvent, ainsi que des pistes sur trottoir. Malgré quelques rétrécissements, il y a un vrai effort de cyclabilité.
Mais dans le sens à partir de Paris…
Cette photo n’est pas un trucage.
Un symbole qu’il ne suffit pas de tracer un trajet pour le rendre cyclable, surtout pour un voyage longue distance !
Galerie des photos (hors GoPro et Google) de l’article :
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