La fermeture d’un des plus grands axes cyclables de l’Ile-de-France est gérée à mon avis de façon assez légère.
La fermeture « par périodes » de la piste du Canal de l’Ourcq au sortir de Pantin était annoncée depuis un moment.
Début Novembre fut le début d’une telle période. Et sur place, il est indiqué que cette « période » devrait durer jusqu’à la fin, Mai ou Juin 2016.
La seule solution (si on ne veut pas passer par la Nationale) est d’aller prendre le chemin sur l’autre berge.
Alors, comment est gérée cette coupure sur plus d’un kilomètre d’une piste très empruntée (plusieurs milliers de cyclistes les week-ends, et plusieurs centaines même un jour de semaine d’hiver) ? Assez légèrement, je dirais.
A Pantin, un panneau indique la direction pour Bobigny.
Concrètement cela donne :
En trait plein, le trajet prévu (dans les deux sens). En pointillés, un trajet officieux très utilisé. En temps normal, beaucoup de cyclistes continuaient d’ailleurs tout droit au milieu des camions garés le week-end. Mais ce passage a récemment été condamné au sortir des entrepôts (temporairement ?)
Ce qui fait que les cyclistes rejoignent la route à cet endroit (et pas la piste cyclable qui la longe, en bas du talus).
Maintenant qu’on doit passer par le pont, le passage par le trajet en pointillé est d’autant plus tentant dans le sens du retour vers Pantin, malgré le panneau tentant de diriger vers la droite pour aller prendre la piste cyclable.
Le pont est très étroit.
La circulation est très faible, mais plus qu’anecdotique. Croiser une voiture n’y sera pas si rare. Comme elles prennent toute la place, certains cyclistes roulent alors sur le trottoir.
La rampe opposée à la piste fermée est étroite également. Certains cyclistes préfèrent alors le petit chemin de terre pour éviter voitures et pavés.
Malgré tout le trafic cycliste et piéton dévié, le goulot d’étranglement d’une barrière est resté en bas de la rampe, on peut seulement y passer de part et d’autre par deux passages étroits.
Alors les cyclistes s’y croisent patiemment, c’est a priori un lieu où on pourra voir des bouchons.
Près de cette barrière, des panneaux illustrent très bien le fait que cette déviation est un pis-aller :
En effet, la rampe et le pont qu’on vient de passer ne sont pas éclairés. Maintenant allons voir cette piste glissante.
Par « glissant », il faut comprendre : très facilement boueux.
Plus loin, le chemin est mieux revêtu, mais reste très bosselé.
Malgré l’état du revêtement et la présence d’enfants alors encore plus susceptibles de zigzaguer à tout moment, je dois dire qu’il est assez désespérant d’y croiser quelques cyclistes y roulant presque aussi vite que s’ils étaient en face, et ce même dans des passages sans visibilité.
A noter que le passage sous le plus large des ponts ferroviaires se fait sans aucun éclairage.
Vient ensuite le moment de changer de berge à nouveau pour retrouver la piste du Canal de l’Ourcq.
Quand on arrive au premier changement de berge possible, on voit une rampe à la pente assez raide.
Et là, aucun fléchage. Aucune indication pour dire qu’il est sans doute préférable de rester sur la berge, de passer sous ce pont et d’aller jusqu’à la nouvelle passerelle cyclable du Parc de la Bergère, un peu plus loin. Alors beaucoup de cyclistes semblent utiliser cette première sortie. Les cyclistes locaux connaissent sans doute l’astuce, mais le Canal de l’Ourcq est un grand lieu de balades de cyclistes ne passant là qu’occasionnellement !
Puis, une fois arrivé en haut de la rampe, le réflexe est de traverser tout de suite, comme le font les deux cyclistes sur le pont. Alors que le trajet le moins pire si on passe par ce pont est celui en trait plein :
Mais visuellement, il ne saute pas aux yeux…
.. si bien qu’on peut assister à des traversées de la deux fois deux voies, vélo à la main.
Une fois de l’autre côté des travaux, on retrouve la piste du Canal de l’Ourcq, qui continue sur 19 km. D’où sa popularité, sa fréquentation et cette envie de le rejoindre tout de suite au premier pont que l’on croise.
Bref, malgré le fort trafic potentiel et la durée de presqu’un an, la déviation n’a pas été préparée (éclairage d’appoint, goulots d’étranglements, revêtement), et le fléchage est inexistant au point critique, si bien qu’on retrouve des familles en balades à vélo sur un pont difficile.
Galerie des photos de l’article :
11 novembre 2015 at 20 h 45 min
Bravo pour votre article très bien documenté.
La signalisation est vraiment trop légère en effet et d’autant plus, comme vous le soulignez, pour des cyclistes occasionnels.
Mais l’étroitesse des passages, l’absence d’éclairage et la boue rend à mon avis, la « déviation officielle » dangereuse pour cet hiver.
12 novembre 2015 at 12 h 18 min
Merci, tout en précisant que je ne suis pas un local, donc j’ai jugé tout ce que j’ai écrit seulement en deux passages depuis la fermeture. Et comme il se faisait tard à chaque fois, je ne suis pas allé jusqu’à la passerelle de la Bergère en passant sous le pont (mais surtout je n’ai vu personne le faire tout le temps où j’étais sur le pont !, même si je pense que le groupe avec le tricycle a peut-être évité la rampe ?). Est-ce qu’après c’est vraiment pas fameux, en plus ? Ou est-ce que la remarque sur l’étroitesse, l’éclairage et la boue porte sur la section déjà présentée ici ?
27 novembre 2015 at 23 h 18 min
Mes remarques portent bien sur la section que vous mentionnez ici. Comme je l’ai vu dans d’autres commentaires, la situation ne s’arrange pas avec la pluie de ces derniers jours (c’était prévisible).
Par contre, mon expérience de ce soir, via la nationale 3 et sa contre allée bus, m’a laissé un goût amer : un chauffeur de bus RATP, certainement mécontent d’avoir un cycliste devant lui, a lancé des ding-ding et klaxon en continu tout le long de cette allée, jusqu’à la passerelle de la Bergère.
Je n’étais pas très fier d’avoir ce personnage derrière moi et je me demande si je ne vais pas faire un message à la RATP …
10 décembre 2015 at 9 h 55 min
Philippe, j’ai connu exactement la même expérience que toi sur la voie de bus dans le sens Pantin-Bondy. Un chauffeur super agressif qui visiblement en avait après les vélo…
D’autres difficultés aussi en arrivant au carrefour de Bondy avec les voitures qui monopolisent la voie de bus sans laisser de place aux vélo. J’ai d’ailleurs eu ici un petit accident en tapant le rétroviseur d’une voiture…
13 novembre 2015 at 21 h 10 min
Merci, ces informations sont très utiles pour la sécurité de tous les cyclistes, le soir il est préférable d’emprunter le trottoir de la nationale 3 jusqu’au carrefour de la Folie, c’est éclairé!
Il ne faut hésiter à communiquer tout signalement par ce blog.
15 novembre 2015 at 17 h 40 min
Félicitations pour cet article très bien illustré et informatif, utile pour la sécurité des usagers de la piste cyclable. Je me suis permis de le partager sur la page Facebook de notre association.
18 novembre 2015 at 9 h 38 min
Merci de votre article.
Utilisateur régulier de la piste cyclable de l’ourcq en tant que velotafeur, je confirme le total désinteressement d’un chemin de subtitution de la part des responsables des travaux.
Au lieu de fermer totalement la piste, la solution ideale aurait été de fermer la moitier de la piste et de laisser toujours un passage pour les cycliste.
La voie de terre sur l’autre berge n’est pas pratique, boueuse en cas de pluie, non éclairé, avec risque de crevaison acru.
Pour ma part je sors via la passerelle du parc bergere et j’emprunte sur 1 km la nationale RN3, je quitte la piste ensuite pour aller vers noisy le sec et romainville.
26 novembre 2015 at 15 h 09 min
Bonjour et merci pour cet article !
Avec la pluie de ces derniers jours la situation s’est bien dégradée et la piste s’avère encore moins praticable.
La portion entre le pont de la folie et la passerelle du parc de la bergère est la plus dangereuse : tas de graviers de gros calibre mal tassés et boue bien glissante de plus en plus profonde par endroits. J’essaye également de l’éviter par la nationale mais ce n’est pas très sûr.
J’ai envoyé deux messages au conseil départemental via le site mais n’ai reçu aucune réponse.
Quel mépris pour les utilisateurs quotidiens du vélo !
4 décembre 2015 at 13 h 20 min
Je crains que les instances du Département de Seine-St-Denis ne restent muettes. Suite à un léger accident sur l’Avenue Verte London-Paris (« soleil » en raison du blocage brutal de ma roue Av dans un rail masqué par l’eau de pluie, dans la « zone » derrière les entrepôts du bd Félix Faure à Aubervilliers) j’avais adressé un courrier en LR+AR à la communauté d’agglo. Plaine Commune avec copie à M. le Pdt du Conseil géné.. départemental.
Je n’ai jamais reçu aucune réponse de personne : indifférence ? mépris ? (dés)organisation pour la gestion des itinéraires cyclables, coincée dans un millefeuille administratif ?
10 décembre 2015 at 9 h 52 min
Bravo Emmanuel pour le travail très détaillé. Je découvre ton post seulement aujourd’hui.
Je suis un « vélotafeur » qui emprunte ou plutôt empruntait le canal tous les jours pour un trajet Pantin-Bondy.
En revanche, sauf erreur de ma part, il me semble que l’accès est complètement fermé au carrefour de la folie, donc a priori, inutile de traverser à ce niveau ; il faut continuer jusqu’à la passerelle de la Bergère.
10 décembre 2015 at 10 h 58 min
Lors de mes deux passages c’était encore ouvert. Ainsi, la famille de quatre cyclistes qu’on voit sur la berge d’en face sur l’avant-dernière photo, est celle qui est en train de monter sur la deuxième photo de la rampe.
Mais cela a sans doute évolué depuis et évoluera encore, en bien ou en mal…
12 décembre 2015 at 12 h 53 min
Selon les autorités, la piste cyclables entre la folie et Pantin sera rouverte temporairement et partiellement du 18 décembre au 18 janvier.
12 décembre 2015 at 12 h 56 min
Bonjour Monsieur,
Pour faire suite à votre courriel en date du 28 novembre 2015, je vous informe qu’exceptionnellement la piste cyclable sera ouverte entre le 18 décembre au soir et le 18 janvier 2016 au matin.
En effet, les travaux vont durer plusieurs mois,et le Département s’efforcera de minimiser la gêne faite aux usagers en proposant la réouverture de la piste au public toutes les fois où il sera possible de le faire.
Par ailleurs, je vous informe qu’une carte des travaux en cours est à votre disposition sur le site internet du Département de la Seine-Saint-Denis.
Vous trouverez toutes les informations nécessaires à l’adresse suivante : http://www.seine-saint-denis.fr/Travaux-en-cours-3186.html
En espérant avoir répondu à vos interrogations.
L’équipe Allochantier
21 décembre 2015 at 13 h 28 min
Je suis passé sur la piste ce matin; elle est bien réouverte et il a été fait en sorte d’assurer le confort des usagers; je trouve ça plutôt bien.
De plus, un revêtement clair a été posé sous les ponts de la SNCF de Bobigny – Romainville qui sont maintenant très bien éclairés. C’est donc le petit cadeau fait aux cyclistes et piétons pour Noël (si j’étais mauvais esprit, je dirai : pour se faire pardonner … ?).
31 décembre 2015 at 10 h 39 min
Merci beaucoup pour votre article très utile.
Vélotafeuse depuis juin 2014 sur portion de trajet Livry – Gargan / Porte de Pantin, j’ai dû abandonner mon vélo au vu de la difficulté et de la dangerosité à circuler sur la berge opposée !
Je suis ravie de constater que la piste est réouverte et je vais m’empresser de remonter en selle !
Encore merci !
11 janvier 2016 at 17 h 40 min
C’est vrai qu’entre la rive gauche souvent boueuse et la nationale 3 avec ses voies de bus…pleines de voitures ; il faut choisir entre la peste et le choléra
25 janvier 2016 at 18 h 23 min
bonjour,
depuis que ces travaux existent, je me dirige maintenant vers claye souilly ,mais il s’avère que depuis trois mois au moins le nettoyage de la piste cyclable avant villeparisis n’a pas été fait la chaussée est glissante due à la chute des feuilles.
à qui s’adresser pour que ces travaux soient fait ?
25 janvier 2016 at 20 h 16 min
J’ai peur que ce soit un mille-feuilles administratif. Paris gère le Canal de l’Ourcq même très loin de la ville, mais la piste est sans doute d’abord dépendante du Conseil Régional traversé, tandis que l’entretien est peut-être confié aux services municipaux de la ville etc… Un coup de fil aux Voies Navigables de France, à Paris, vous renseignera peut-être.
6 février 2016 at 19 h 07 min
aujourd’hui j’ai pu constater que la piste avait enfin été nettoyée avant d’arriver à Villeparisis , enfin une bonne chose depuis le temps que c’ était encombré de feuilles.
c’est de nouveau parfait, merci à celui qui a pris l’initiative d’entreprendre ces travaux.
21 février 2016 at 15 h 54 min
Bonjour quai de l ourq ferme aussi entre le périphérique et la rue du général Compans. Cela devient impossible de faire du velo sur le bords du canal….
16 mars 2016 at 18 h 55 min
Pour aller de Chelles (où j’habite) à Paris en vélo en toute sécurité, on peut emprunter la piste des bords de Marne via Joinville-le-Pont, ou rejoindre celle de l’Ourcq au niveau de Bondy via des rues tranquilles de Gagny et du Raincy. C’est au hasard que j’ai découvert les travaux de la piste de l’Ourcq, en passant au-dessus avec le RER E. Et à la vue des photos pour pratiquer la bicyclette sur la « piste » opposée, franchement, ça me tente pas. A-t-on pensé à ces travailleurs quotidiens qui empruntent l’Ourcq pour aller travailler sur leur vélo électrique, et de nuit? Merci les glissades dans la boue. C’est dangereux d’autant plus, car cela oblige certains à passer par l’ancienne nationale 3.
Sinon, pas de bol, par les Bords de Marne, c’est aussi l’heure des travaux. La ville de Noisy-le-Grand a eu la bonne idée de fermer 2 sections de la piste, dont une avec une large déviation. Labourage et replantage au programme.
L’Ourcq… La Marne… on nous a retiré nos outils de loisir, et de travail…
1 avril 2016 at 23 h 53 min
Vous noircissez le tableau quand vous décrivez la déviation. Ce n’est pas une vrai piste, mais le chemin de halage a été remblayé sur la plupart de la déviation avec un mélange sable-gravier assez stable ( pas de glissades dans la boue, c’est de l’invention). Vous devez être le râleur de service qui trouve une récrimination de plus à ajouter.
1 avril 2016 at 23 h 25 min
Ces travaux sur la piste cyclable sont destiné à mettre des lampadaires d’éclairage, et à refaire la piste cyclable. C’est un cas de société, que je vais m’efforcer d’exposer. 1) — Pourquoi l’éclairage? Pour un cycliste, c’est peu utile, puisqu’il doit avoir son éclairage en règle, et il vaut mieux pour lui qu’il soit efficace. D’autant plus qu’il n’est pas rare que des rangées longues de lampadaires soient éteints, au long de la piste cyclable. Eclairage pour les piétons? On en croise ou double tellement peu, la nuit… 2) — Pourquoi refaire la piste cyclable? Alors là, c’est encore plus incompréhensible. Peut-être qu’à certains endroits, il y avait des menus réparations à faire, il suffisait de les faire avec soin pour que la piste soit 100% nickel. Mon avis de cycliste régulier (2 à 4 fois par semaine), je préfère rouler dans un environnement le plus champêtre possible. Ce qui sera encore moins le cas une fois les travaux terminés, car les abords de la piste seront encore plus dépouillés de leur partie herbes-et-campagne.. Donc, éclairage de ville d’une part, et encore plus de béton, d’autre part.
Les faits sont plus crus et plus décevants. C’est qu’il faut dépenser du pognon, et montrer qu’on en dépense, et le prouver aux habitants de la ville. En montant encore plus haut dans la vision de la société, cette société-la doit employer des gens, qui vont faire et faire faire du travail dont on n’a pas besoin. Je le redis, à part quelques petites retouches à faire avec habileté, sur les 2 km de piste, il n’y avait pas de travaux à faire.
Coût des travaux affichés (pour l’éclairage : 200 000 euros, pour la piste cyclable, je ne sais pas). Un débat de société à ouvrir.
2 avril 2016 at 0 h 37 min
Pour un cycliste peut-être, mais pour une cycliste ? Discutez avec des femmes faisant du vélo urbain, et vous entendrez peut-être comme moi quelques réflexions sur l’importance à leurs yeux de l’éclairage urbain pour rouler la nuit. Le sujet même des pistes cyclables trop à l’écart de la circulation générale pose question : cela semble l’idéal (c’est même le sujet de mon site), puis une cycliste vous dit qu’elle préférera pédaler là où passent régulièrement des voitures ! La meilleure solution est que ces pistes soient fréquentées même la nuit par de nombreux autres cyclistes, mais en attendant…
2 avril 2016 at 16 h 28 min
Amusant votre message alors que vous qualifiez Gary de « … râleur de service … » !
Cette piste traverse des zones urbaines : pour la campagne, il faut aller ailleurs et, il ne me semble pas qu’un mètre de pelouse sur le bord du bitume peut être qualifié de zone « champêtre ».
L’éclairage est un plus pour les usagers qui, me semble-t-il, sont de plus en plus nombreux (joggers, cyclistes et piétons), même la nuit qui, parfois, l’hiver, tombe tôt.
20 avril 2016 at 19 h 36 min
Bonjour,
j’ai emprunté la piste de l’Ourcq aujourd’hui, et les travaux sont terminés, la piste est ouverte, bien roulante, et les lampadaires en place.