Le Dimanche à 17h, la Voie Georges Pompidou piétonne retourne à la circulation. La transition en photos et vidéo.
L’opération Paris Respire a lieu les dimanches et jours fériés dans plusieurs quartiers de la capitale, et en particulier sur la Voie Georges Pompidou de 9h à 17h.
A cet endroit, elle s’interrompt lors de Paris Plage, mais aussi selon la décision de la Préfecture de Police. Ce fut ainsi le cas lors de la fin de l’année 2014, pour favoriser la circulation lors des périodes d’achats dans les grands magasins. Cette fermeture annoncée bien à l’avance donna lieu à quelques protestations.
Mais la préfecture peut aussi décider la suspension de l’opération plus discrètement, comme ce fut au moins deux fois le cas récemment.
Ainsi quand le Carnaval Tropical ferma les alentours de la Rue de Rivoli à la circulation, la Voie resta ouverte aux voitures, qui, en revanche, ne pouvaient remonter sur le quai supérieur. Une autre suspension de Paris Respire Voie Pompidou au moins eut lieu peu avant Paris Plage, sans que je puisse en connaître facilement la raison.
Mais bref, en temps normal, le Dimanche à 17h, il faut passer d’une voie piétonne à une voie rapide. La transition peut être spectaculaire.
Pour que le spectacle soit réussi, il faut d’abord de l’affluence piétonne.
Sous la pluie, la Voie Pompidou est relativement déserte pendant Paris Respire.
Pendant l’hiver, au moindre rayon de soleil, l’affluence commence à devenir vite respectable.
Et enfin sous le soleil de l’heure d’été, comme Paris Respire s’arrête seulement trois heures après le zénith, il peut y avoir foule.
Regardons maintenant les lieux :
Paris Respire Voie Georges Pompidou commence en fait au niveau des Tuileries, le tunnel étant ouvert à la circulation piétonne et cycliste.
Vu que les piétons peuvent longer le tunnel par le quai le long de la Seine, il est essentiellement dédié à tout ce qui roule (avec quelques coureurs dans le lot). Pour ces véhicules là, pas besoin de faire tourner les ventilateurs.
Le tunnel plaît car c’est le lieu d’une descente permettant d’aller vite en toute sécurité. On peut y croiser des vélos à moteur pas très réglementaires quelquefois, mais on y voit surtout quelques enfants y connaître leurs premières sensations et vrais gadins.
Et donc, vers 17h, les voitures reviennent, l’interdiction s’arrête.
A ce que j’ai pu en voir, le rituel n’est pas immuable. Je me base ici sur une demi-douzaine de cas vu avec l’appareil photo comme aide-mémoire, plus mes souvenirs de ce que j’ai pu voir auparavant.
Le balisage est ôté quelquefois juste avant le flot des voitures, quelquefois bien avant. Le plus souvent une voiture de la police est en éclaireur avant le flot, ou juste devant. Le flot des voitures est bloqué par une voiture de police et un camion, avec ou non des motards de la police en plus, ou bien par deux voitures de police, ou encore par une autre configuration.
Pour pouvoir synthétiser, je vais donc plutôt présenter les photos lieux par lieux.
Commençons par le tunnel des Tuileries côté Louvre. En se postant au-dessus, on voit les derniers vélos, trottinettes, et rollers en sortir après le passage de l’éclaireur (d’où ce cycliste sur le petit trottoir), et le flux des autos les remplacer aussitôt.
Pour les derniers à être évacués, il faut revenir sur le trottoir à l’huile de coude. C’est lourd, un Vélib.
Voici la vue de l’intérieur du tunnel, avec l’éclaireur qui informe les cyclistes croisés et leur demande de sortir du tunnel ou de rebrousser chemin en précédant le convoi.
Car, point très important, les voitures reviennent en roulant lentement (sauf si la voie est vide sous la pluie). Un spectateur à vélo sur les quais supérieurs a le temps de voir le spectacle sur plusieurs ponts. L’avancée de l’éclaireur permet donc de rebrousser chemin et non pas de devoir forcément croiser le convoi.
A la sortie du tunnel sur la berge, le spectacle s’anime.
Voyez-vous la tâche verte au fond ? C’est un véhicule de la Mairie de Paris en charge d’ôter la signalisation temporaire le long de la voie, ou quelque chose du genre.
Quelquefois l’éclaireur se poste à la sortie, le temps que le gros du flux piéton sorte par la berge sur la gauche du tunnel.
L’avancée de l’éclaireur se fait ensuite dans un flux piéton plus clairsemé.
On assiste alors aux explications entre l’éclaireur et les groupes qu’ils rencontrent.
Les cyclistes rebroussent chemin en allant plus vite que le convoi, les piétons sortent par la berge ou les escaliers. Les personnes en fauteuil roulant, elles, rebroussent chemin à leur rythme.
Puis le flux des motorisés sort enfin du tunnel.
Plus loin du tunnel, on peut retomber sur une foule de nouveau dense. Cette fois-ci, le seul moyen d’évacuation est par les rampes montant sur les quais.
Les cyclistes sont alors les premiers à partir.
Puis les piétons suivent.
On peut voir aussi sur cette première rampe les motards s’extraire du flux trop lent pour eux, les piétons se tassent alors sur les trottoirs.
Et enfin, quelques automobilistes dont le GPS ignorait sûrement ce qui se passe pourtant chaque semaine ou presque à cette heure.
Plus loin, le spectacle se répète, avec moins d’intensité, la densité piétonne allant en diminuant en s’éloignant du centre.
Mais quelquefois le convoi a le temps de rattraper les piétons, qui n’ont qu’un plus que le petit trottoir pour se tasser.
Les rencontres entre les derniers attardés et le convoi permettent quelques photos symboliques.
Mais le spectacle le plus symbolique est bien celui de dizaines de voitures devant suivre une personne en fauteuil roulant.
Sans coup de klaxon, grâce à la présence policière.
Plus loin, le convoi rencontre la foule sur les parties plus larges de la berge.
La transition eut d’ailleurs lieu en plein concert pendant la Fête de la Musique.
La galerie à la fin de l’article contient une soixantaine de photos de cette berge lors de la transition.
2015-2016 pourrait marquer les 30 ou 40 dernières représentations de ce spectacle avant la piétonnisation de la berge.
La piétonnisation de cette berge semble d’ailleurs si évidente aux touristes que certains continuent de s’engager bien après que la voie a été rendue aux voitures.
A défaut de voir le spectacle en vrai, en voici une vidéo accélérée :
La transition se fait à 1 minute environ, au milieu de la vidéo.
On voit même un policier du convoi sortir d’une des deux voitures pour aller prévenir un cycliste semblant continuer.
A noter avant de conclure par la galerie : c’est beaucoup moins connu, mais la Voie Georges Pompidou ferme aussi tous les quinze jours la nuit du Lundi soir, pour nettoyage. Je pense qu’on demandera gentiment à un cycliste de partir, mais les piétons noctambules sont largement tolérés.
Galerie des photos de l’article et d’autres photos de la transition :
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